Régionalisation de la formation professionnelle La Fnsea mise à l’écart
Paradoxe. Les rapports professionnels et le dialogue social en agriculture sont décentralisés, en partie régionalisés. Or la réforme de la formation professionnelle entreprise par le gouvernement semble l’ignorer.
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La Fnsea et les syndicats salariés ne souhaitent pas que la régionalisation de la politique de l’emploi et de la formation professionnelle leur échappe. Le syndicat majoritaire se réjouit cette année encore de la qualité du travail social réalisé avec l’ensemble des syndicats salariés. Il a abouti à la signature de nombreux accords en 2008: prévoyance complémentaire santé, travail des séniors et plus récemment, chômage partiel. Sur de nombreux sujets portant sur la vie en entreprise, la Fnsea, qui représente l’ensemble des agriculteurs employeurs lors des négociations professionnelles et les syndicats salariés ont déjà une longueur d’avance par rapport aux autres branches d’activité.
Les partenaires sociaux de l’agriculture n’ont pas attendu la réforme des politiques publiques pour construire un dialogue social décentralisé : région, département, branches professionnelles. La Fnsea , avec les syndicats salariés, fait vivre deux cents conventions collectives. « Elle n’a donc pas à avoir honte de son bilan », a déclaré Claude Cochonneau, président de la commission employeur à la Fnsea.
De gauche à droite, Jean Claude Mailly (secrétaire général FO), Olivier Gourle (secrétaire adjoint Cftc), Yves Censi,(député Ump), Philippe Gaertner, (président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France - Unapl), Claude Cochoneau, vice-président de la Fnse, président de la commission employeur. (© Terre-net Média) |
Or les partenaires sociaux en agriculture sont écartés de toutes les consultations interprofessionnelles. Dernièrement, le syndicat majoritaire a regretté une nouvelle fois, lors du colloque sur l’emploi qu’elle organisait le 8 avril dernier, de ne pas avoir sa place auprès des autres instances patronales. Et par conséquent de ne pas avoir participé à la réforme de la formation professionnelle. Elle redoute que l’accord interprofessionnel « remette en cause la spécificité du système agricole construit en partenariat avec les syndicats salariés ». Que ce soit au niveau de la collecte des cotisations actuellement réalisée par la Msa au profit du Fafsea, du prélèvement d’une partie de ces fonds pour le financement du nouveau Ffspp (fonds paritaire de sécurisation professionnels) et enfin, des actions de formation professionnelle aux métiers de l’agriculture.
Instauration de synergies
La Fnsea est « attachée au système de formation continue mis en place par les partenaires sociaux agricoles dans un dispositif hors champ interprofessionnel, à son organisation régionalisée et à la mutualisation des financements adaptés à la spécificité de nos publics ». Il est vrai qu’être en dehors des cercles des négociations ne présente pas que des inconvénients. Lors du passage aux 35 heures, les partenaires sociaux de l’agriculture ont pris quelques libertés sur la question des heures supplémentaires afin d’adapter la réduction du temps de travail aux spécificités des entreprises agricoles.
Ceci dit, « pour répondre aux souhaits du gouvernement … les partenaires sociaux de l’agriculture travaillent à l’instauration de synergies entre plusieurs organismes collecteurs relevant du monde agricole, alimentaire et rural ». Ils remarquent, alors que « les pistes de réforme de la formation professionnelle continue laissent une place encore plus importante aux politiques territoriales et aux co-financements, à l’échelle régionale », que « les commissions régionales de l’emploi sont les représentants du dialogue social en agriculture sont (déjà) les interlocutrices privilégiées des acteurs de l’emploi et de la formation professionnelle au niveau régional. » (1)
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